Un œil sur l’État de VaudUne pétition pour surveiller les services de protection des mineurs
Dans ce texte, remis au Grand Conseil ce mardi, une association prône la mise en place d’une autorité indépendante pour superviser les services de l’État.
Avec quelque 8100 enfants suivis par les services de protection de la jeunesse dans le canton, dont plus de 1000 sont placés en foyer ou en famille d’accueil, les mécontents ne sont pas rares. Certaines affaires ont récemment suscité le débat, dont deux rapportées dans nos pages: celle de l’enseignante qui dénonce des abus présumés sur sa fille et son fils, et celle de la petite Bénédicte, dont la maman conteste le placement intervenu quelques jours après sa naissance.
Dans ce contexte, l’association Mouvement, Parents, Enfants, Jeunesse (MPEJ) remettra une pétition ce mardi au Grand Conseil, à 13 h 45. Ce texte, signé par 720 Vaudois, réclame «l’instauration d’un organe de contrôle et de surveillance afin d’assurer le bon fonctionnement du service de la protection des mineurs dans notre canton». Il serait constitué d’un «groupe d’experts doté d’une expérience dans la prise en charge du droit de la famille».
Enregistrer les entretiens
Selon cette association, qui communique souvent, notamment, sur les droits des pères en cas de séparation, «les intervenants prennent des décisions en se fondant uniquement sur un parti pris». «Le cas Bénédicte n’est pas isolé, estime son président Julien Dura. Il y a une collision entre les services de l’État et la justice de paix, qui n’est pas formée pour trancher et qui s’en remet donc uniquement aux conclusions des assistants sociaux.» La pétition mentionne aussi la nécessité d’enregistrer les entretiens, afin de pouvoir revenir, en cas de litige, sur la procédure ayant entraîné une décision de placement ou une limitation – ou même suspension – du droit de visite.
Dans nos pages, l’ancien conseiller aux États et médecin généraliste Eric Rochat, très mobilisé dans l’affaire Bénédicte, estimait déjà qu’il manquait «un organe légal qui puisse surveiller la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse en toute indépendance». À la tête du Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité, le Vert Vassilis Venizelos n’avait pas rebondi. La pétition du MPEJ mettra donc le sujet à l’agenda du Grand Conseil.
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