Christiane Paligot, née elle aussi sous X, à Malo-les-bains, à quelques heures d’intervalle de Christophe a remué ciel et terre et a fini par obtenir du Médiateur de la République une lettre stipulant noir sur blanc que cette procédure était illégale et qu’il s’agissait bien d’une filière. Le tout donnant droit à réparation. Mais jusqu’ici Christiane n’a rien obtenu même pas un nouveau rendez-vous avec le Médiateur.
Pour éviter une procédure longue et coûteuse, risquée aussi contre l’Etat français, Anne Borgniet, née dans les mêmes conditions, a fini par accepter les 6000 francs français proposés à l’époque, soit 150 euros !
" Voilà ce que je vaux ", témoigne-t-elle.
" Là on n’est rien, ni personne, c’est méprisant ".
Côté belge, rien n’est simple non plus et beaucoup de questions se posent sur la légalité de ces adoptions. Ainsi les bébés séjournaient chez leurs futurs parents durant de longs mois sans aucun papier, sans être déclaré à l’Office des étrangers. Enfin lorsque Thérèse Wante était officiellement désignée tutrice, de manière illégale, elle entamait avec les parents adoptants une procédure d’adoption devant un notaire, procédure ensuite validée par un Tribunal belge.
Tous ces enfants étaient aussi visiblement vendus par les institutions d’adoption. Les parents du père et de la mère biologique et les parents adoptants étaient sollicités pour mettre la main au portefeuille. Les sommes variaient en fonction des revenus mais elles pouvaient monter jusqu’à 150.000 francs belges, soit 20 fois plus que le salaire moyen d’un employé à l’époque.